Une passion persistante de l’image décalée et de la culture anglo-saxonne anime Ole Marius Joergensen qui avait déjà mis en scène les héroïnes hitchcockiennes avec sa série Icy Blondes.
Cette fois, c’est Superman qui prend la pose. Dans les images de Joergensen l’icône de la pop culture a déserté la civilisation. Par une étrange transposition topographique, Superman se retrouve en Norvège avec comme décor des paysages blancs et désertiques.

Et c’est avec humour que l’auteur évoque cette quête du rêve américain. Car dans No. Superhéro, les fils spirituels de Superman ne sont sont que des hommes ordinaires, dont toutes les tentatives d’atteindre le firmament sont vouées à l’échec. Le rêveur norvégien est toujours renvoyé aux températures polaires, à la solitude, ainsi qu’à la beauté insondable et blanche de son pays.

Prenant racine en Norvège, l’oeuvre de Joergensen touche aussi à l’universel, tant la puissance symbolique de cette série évoque le mythe d’Icare et l’éternelle volonté de l’homme de se dépasser. De la prime enfance à l’âge adulte, nous sommes tous tiraillés entre nos rêves de grandeurs et la réalité de notre condition de (non)superhéros.

O. Goutal

Photographe norvégien né en 1976 à Oslo, Ole Marius Joergensen puise son inspiration dans le cinéma, les contes, et les bandes dessinées qui ont peuplé son enfance.
Pour réaliser ses images surprenantes, l’auteur sillonne la Norvège pour y trouver des décors qui ne semblent jamais avoir été explorés par l’homme.
Ses photographies font l’objet d’une élaboration minutieuse, allant de la création d’un scénario jusqu’à la mise en scène dans laquelle chaque détail a son importance.

Ole Marius Joergensen a reçu de nombreuses distinctions pour son oeuvre:
IPA, le Prix de la Photographie de Paris PX3, Focus Photo, Moscow Photo Awards.
Il est régulièrement exposé aux USA, dans les pays scandinaves, Hong-Kong et de nombreux salons internationaux.
La Galerie Goutal a récemment fait découvrir en exclusivité au Prince Albert II de Monaco la série Icy Blondes à l’occasion de PhotoMonaco 2018.